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Filmographie Stop That Tank (1942), Der Fuehrer’s Face (1943), Education for Death (1943), Reason and Emotion (1943)
Nom d'origine Adolf Hitler
Animé par Ward Kimball
Voix originale Adolf Hitler lui-même (d’après des extraits de discours pour Education for Death)
Voix française -
   

Né en 1889 à Braunau-am-Inn, petite ville de l’Empire d’Autriche-Hongrie, Adolf Hitler est un bon élève durant ses années d’école primaire. A l’âge de 16 ans, il part pour Vienne et, passionné d’arts plastiques, échoue à entrer à l’Ecole des Beaux-Arts. Autodidacte, il fréquente des cafés où l’on parle politique et où il perfectionne son talent d’orateur. Abhorrant le multinationalisme de l’Empire des Habsbourg et la décadence de sa capitale, il développe un antisémitisme couplé à un nationalisme allemand exacerbé.

En 1912, Hitler gagne Munich. Après l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand, fils de l’Empereur d’Autriche-Hongrie, le 28 juin 1914, la Première Guerre mondiale éclate : il refuse d’intégrer les forces autrichiennes et s’engage en tant que volontaire dans l’armée allemande, pour laquelle il joue le rôle d’estafette (messager). Blessé et gazé, il est décoré de la Croix de Fer de première classe pour son dévouement.

Profondément marqué par la guerre et par la défaite de la Triple Alliance, il développe une profonde haine à l’encontre du Traité de Versailles qui fixe les réparations imposées à l’Allemagne par la Triple Entente mais aussi à l’encontre de la République parlementaire allemande de Weimar. En 1919, dans une brasserie de Munich, il est remarqué par un dirigeant du DAP, le parti ouvrier allemand, auquel il adhère. Devenu orateur principal du mouvement, il le transforme en Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) en 1920.

 

Les 8 et 9 novembre 1923, Adolf Hitler mène un coup d’État avorté à Munich. Accusé de conspiration, il est condamné à cinq ans de réclusion criminelle. Durant sa détention, il rédige son célèbre ouvrage Mein Kampf (Mon combat) qui deviendra le manifeste du parti nazi, dans lequel il dévoile son idéologie fondée sur la haine de la France, l’inégalité des races, la supériorité de la race aryenne, le pangermanisme visant à regrouper tous les Allemands dans un grand État, l’extermination des « non-allemands », à commencer par les Juifs, qu’il considère comme une « race inférieure et dangereuse » qu’il convient d’anéantir. Il développe aussi l’idée de la nécessaire conquête d’un espace vital, qui offrirait aux Aryens, la « race supérieure » de guerriers héroïques issue de la mythologie nordique dont descendent les véritables Allemands selon Hitler, un territoire à leur mesure.

Libéré de façon anticipée dès 1924, il refonde son parti, qui avait été interdit lors de son arrestation. Le NSDAP se structure et s’implante dans toute l’Allemagne. Hitler renforce sa popularité et son autorité personnelle. Son parti est le seul à promettre aux Allemands de redresser leur pays et de le faire renouer avec sa puissance d’antan. Si les résultats électoraux sont modestes aux législatives de 1928 (2,6% des voix), la crise économique lui permet d’engranger un score de 18,3% des voix aux élections parlemantaires de 1930 et de 36,8% sur son nom au second tour de la présidentielle de 1932.

L’aggravation de la situation économique et sociale et le succès du NSDAP aux législatives de 1933 contraignent le président Hindenburg à nommer Hitler chancelier le 30 janvier. Après son arrivée au pouvoir par la voie légale, Hitler entame la « mise au pas » de l’Allemagne et la destruction de la démocratie et donc de la République de Weimar. Après l’obtention des pleins pouvoirs en mars, Hitler fait ouvrir le premier camp de concentration à Dachau, marquant le début de la mise en œuvre de l’idéologie nazie. Un grand nombre d’opposants sont liquidés lors de la « Nuit des Longs Couteaux » dans la soirée du 29 au 30 juin 1934. Le 2 août 1934, après la mort d’Hindenburg, Hitler est le seul maître de l’Etat allemand, qu’il transforme en Empire : c’est le IIIe Reich, dont la devise « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » (« une seule nation, un seul Empire, un seul guide ») rappelle le principe fondamental du culte de la personnalité d’Hitler, qui impose le salut nazi à tous les Allemands.

 

Le Führerprinzip s’impose non seulement au sommet de l’Etat mais aussi à chaque échelon du régime. Hitler entretient son propre culte par des discours savamment mis en scène à la radio ou lors des congrès du NSDAP à Nuremberg. La population allemande est encadrée de la naissance à la mort, à travers une intense propagande menée par un proche d’Hitler, Joseph Goebbels. Au-delà cet embrigadement, le peuple allemand adhèrent aussi à l’idéologie hitlérienne en raison de sa farouche remise en cause du « Diktat » du Traité de Versailles dont les Allemands déplorent les conséquences.

Dirigée par le Führer en personne, la diplomatie hitlérienne vise à permettre la mise en place d’un État totalitaire assurant aux Allemands la domination sur les autres peuples,  comme il l’a conçu dans Mein Kampf. Dès 1933, Hitler retire l’Allemagne de la Société des Nations et de la Conférence de Genève sur le désarmement. En 1935, il rétablit le service militaire obligatoire et porte les effectifs de la Wehrmacht de 100 000 à 500 000 hommes, violant ainsi les dispositions du Traité de Versailles qui avait imposé au pays une quasi-totale démilitarisation. En 1936, il remilitarise la Rhénanie et met en place une stratégie d’alliances. Il se rapproche de l’Italie fasciste de Benito Mussolini puis conclut avec le Japon le pacte anti-Kominterm, traité d’assistance mutuelle contre l’URSS.

Dès lors, Hitler accélère les coups de force qui mèneront à la Seconde Guerre mondiale. En mars 1938, il réalise l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche au IIIe Reich puis, le 30 septembre de la même année, obtient l’annexion des Sudètes tchécoslovaques par les accords de Munich conclus avec la France et l’Angleterre.

La Tchécoslovaquie est démembrée en mars 1939 sans réaction des démocraties occidentales. A l’été, Hitler revendique le rattachement de la ville polonaise de Danzig à l’Allemagne. Dès lors, la guerre est inévitable. Le 1er septembre 1939, l’armée allemande envahit la Pologne, entraînant la déclaration de guerre conjointe de la Grande-Bretagne et de la France au IIIe Reich d’Hitler.

Après le bombardement surprise de l’aviation japonaise sur leur base navale de Pearl Harbor en décembre 1941, les États-Unis s’engagent dans la Seconde Guerre mondiale, qui fait rage en Europe depuis plus de deux ans. Les studios Disney sont réquisitionnés par le gouvernement américain pour produire des films de propagande, certains incitant les Américains à participer à l’effort de guerre pour permettre la victoire des Alliés, d’autres discréditant les forces de l’Axe et l’idéologie nazie édictée par Hitler. Le Führer lui-même a figuré dans plusieurs courts-métrages produits lors de cette période par les studios de Burbank.

Sa première apparition remonte à 1942 dans le cartoon Stop That Tank. Commande du National Film Board of Canada, ce court-métrage de 21 minutes fait apparaître le Führer dans son costume traditionnel monté à bord d’un char. Dépeint d’une manière caricaturale, Hitler prononce un discours galvanisant avant de donner l’assaut contre un village ennemi.

Le 1er janvier 1943, le dictateur réapparaît dans le cartoon Der Fuehrer’s Face de la série Donald Duck. Transformé en soldat nazi, le canard, qui est alors le personnage Disney le plus populaire, dresse une caricature à la fois comique et violente des conditions de vie imposées par le nazisme. Réveillé aux aurores, Donald est contraint de lire Mein Kampf puis exploité pour produire des missiles dans une usine d’armement. Le Führer apparaît à plusieurs reprises en portrait sur des tableaux, tourmentant le palmipède qui doit exécuter un salut nazi tout en criant « Heil Hitler » à chaque fois que son regard croise le visage d’Adolf Hitler.

Heureusement pour le célèbre canard, il ne s’agit que d’un cauchemar : Donald se réveillant libre en Amérique. Le cartoon se moque ouvertement du culte de sa personnalité instauré par Hitler : la maison de Donald et son horloge revêtent les traits du dirigeant nazi, tandis que divers objets prennent la forme de croix gammées, symbole du nazisme. Il dépeint aussi des conditions de vie difficile basées sur le rationnement de la nourriture, l’embrigadement militaire et l’exploitation des travailleurs allemands dans les usines d’armement. Der Fuehrer’s Face se termine avec la tête d’Adolf Hitler cible d’un jet de tomate pourrie qui lui explose en pleine figure.

Dans le court-métrage Education for Death (Éducation à la mort, 15 janvier 1943), Adolf Hitler apparaît de nouveau à travers des portraits et des livres. Inspiré du livre Education for Death: The Making of a Nazi de l’Américain Gregor Ziemer, le cartoon décrit les méthodes du régime nazi pour embrigader les esprits dès le plus jeune âge à travers l’exemple de Hans, un garçon allemand qui reçoit une « éducation à la mort » jusqu’à devenir un parfait soldat arrivé à l’âge adulte. Adolf Hitler apparaît aussi directement lorsque, à la maternelle, Hans découvre une adaptation particulière du conte La Belle au Bois Dormant où le Führer incarne le prince charmant, réveillant d’un baiser une princesse endormie, symbolisant l’Allemagne de la République de Weimar. Plus tard, Hitler figure sur un portrait disposé dans la salle de classe de Hans. Son visage change d’expression selon les bonnes ou mauvaises réponses données par le petit garçon.

 

Adolf Hitler apparaît aussi dans le court-métrage Reason and Emotion (Raison et Émotion, 27 août 1943) qui décrit la façon dont le dictateur utilise les émotions, qu’il s’agisse de la peur, de la haine, de la fierté ou de la sympathie, pour manipuler les esprits au détriment de la raison.

La « carrière » d’Adolf Hitler dans les films Disney s’est arrêtée avec la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le dictateur, qui se donna la mort le 30 avril 1945, une semaine avant la capitulation allemande, est un des rares personnages historiques à avoir été représenté visuellement à l’écran par les studios de Walt Disney, dans le seul objectif de discréditer le régime totalitaire qu’il parvint à mettre en place en Allemagne et l’idéologie raciste et antisémite sur laquelle il s’appuyait.

Le personnage d’Hitler ne parle que dans les courts-métrages Stop That Tank (1942) et Education for Death (1943). Pour ce dernier film, les producteurs réutilisèrent la véritable voix du dictateur, enregistrée lors de plusieurs de ses discours.

Adolf Hitler et Disney
 

En 2008, le directeur d’un musée norvégien affirmait avoir découvert des dessins de personnages Disney signés d’Adolf Hitler durant la Seconde Guerre mondiale. Cachés dans une peinture acquise lors d’une vente aux enchères en Allemagne, ces dessins représentent Prof, Simplet et Timide de Blanche Neige et les Sept Nains (1937) et Pinocchio du film éponyme (1940). Le directeur affirmait qu’après un examen approfondi, ces dessins, dont certains sont signés des lettres « AH », les initiales du Führer, avaient été réalisés autour de l’année 1940. Il est certes vrai qu’Hitler avait une passion pour la peinture. Il tenta à deux reprises d’entrer à l’École des Beaux Arts de Vienne en 1907 et 1908 puis continua à dessiner et à peindre, vendant certaines de ses œuvres avant la Première Guerre mondiale. Toutefois, rien n’atteste que les dessins représentant des personnages Disney sont bien de sa main.

Le directeur du musée affirmait aussi qu’Hitler possédait une copie du Grand Classique Blanche Neige et les Sept Nains, adaptation du conte des frères allemands Jacob et Wilhelm Grimm, qu’il considérait comme un véritable chef-d’œuvre.

De son côté, Walt Disney, né douze ans après Adolf Hitler, a souvent été accusé d’être antisémite, voire d’adhérer à l’idéologie nazie. Aucun document ne vient corroborer cette thèse.

Il est vrai que l’antisémitisme était répandu dans la société américaine des années 1920-1930 et que dans une première version du cartoon Les Trois Petits Cochons (Silly Symphonies, 1936), le Grand Méchant Loup se déguisait en homme juif tel qu’on avait l’habitude de le caricaturer à cette époque, mais son engagement dans l’effort de guerre américain entre 1941 et 1945 à travers des films de propagande antinazie contredit cette rumeur jamais accréditée par aucun fait ni document pouvait faire office de preuve indiscutable.
 
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